10 février 2012

chapitre 11 ou la déviation

Il l’avait évité ces derniers jours. Le terme évité n’était peut être pas le plus juste, mais c’est le seul qui lui venait à l’esprit pour le moment. Le fait qu’il en ai profité pour travailler plus tard qu’à l’accoutumé n’était qu’un détail. Malheureusement, ce n’en était pas un pour l’un de ses subordonnés qui ne cessait de le harceler à propos d’un quota de sommeil quelconque.

Il reposa son crayon et se permit une minute pour relâcher la pression. Son horloge indiquait minuit dix. Le bâtiment était aussi silencieux qu’un cimetière et seule sa lampe personnelle projetait un halo de lumière pâle autour de lui. Devant lui s’éparpillait des dizaines de rapport de la situation au nord. Si Olivier Amstrong gardait son front intact, comme il fallait s’y attendre, l’arrière ne suivait pas du tout l’effort de guerre. En fait personne ne semblait avoir remarqué de changements dans la région : les rares villages détruits étaient reconstruit ou déplacés. A part l’augmentation du prix de quelques denrées non vitale on ne se plaignait pas, visiblement confiant en la force armée d’Amestris.

Cependant la situation n’était pas aussi stable qu’elle en avait l’air. Les récoltes s’amenuisaient, les soldats morts n’étaient pas remplacés, les officiers ne recevaient que rarement leur paye et sans l’épée de Damoclès que représentait leur chef ils auraient quittés les rangs depuis longtemps.

Et Drachma qui redoublait d’effort pour faire plier son voisin si arrogant. L’Assemblée refusait d’engager plus avant l’armée de peur qu’elle ne reprenne le pouvoir et le Généralissime était trop frileux pour s’imposer auprès d’eux.

Edward ferma les yeux et se massa l’arête du nez. La sensation de sommeil s’amenuisait. En fait, son corps était tellement habitué à ce genre de traitement qu’il prenait ce qu’on lui donnait avec soulagement sans faire preuve d’aucune faiblesse auparavant. Quoique sa jambe commençait à être un problème, ce qui avait été auparavant un boitillement était devenu une claudication visible, accentué par ses période de repos, trop courte.

Il se leva et fit quelques pas avant de s’étirer. Son dos lui faisait mal ; étant donné qu’il n’avait pas dormi dans son lit depuis quatre jours ça ne l’étonnait pas.

Il laissa échapper un long soupire alors que ces articulations, de chair et de métal, protestaient devant un tel traitement.

Retourner chez Mustang serait une mauvaise idée. Il ne recevrait que des scènes de ménages injustifiés dont il ne comprenait ni l’utilité ni l’origine. Il pouvait toujours aller à l’hôtel mais ses réserves d’argent étaient déjà bien entamées par les voyages en train et le peu de nourriture qu’il avalait.

Eh bien, au moins il serait plus près de son bureau et il n’aurait pas à préparer ses repas.

Cependant surveiller ses faits et gestes se révèlerait plus ardue.

Pourquoi n’avait il pas quitté l’appartement plus tôt ? Ca lui aurait évité bon nombre de problème maintenant.

D’ailleurs, pourquoi se donnait-il autant de mal pour ce boulot ! Après tout Mustang était bien capable de se débrouiller tout seul.

Tellement capable qu’il avait failli tuer de sang froid un Homonculus pour venger son frère d’arme défunt, au risque de devenir fou. Tellement capable qu’il s’enflammait à la moindre occasion, à la moindre remarque et risquait de partir sur une fausse piste simplement parce que ces ennemis avaient un grain de plus dans le cerveau que cet homme. Tellement capable que son second était obligé de le surveiller quasiment jour et nuit pour éviter qu’il ne s’enfuit et ne quitte son poste.

Il était foutu. Définitivement.

En fait, la question la plus logique serait : mais comment ce type faisait il pour assumer ses ambitions alors qu’il n’en avait pas les moyens ?

Edward ricana, pour quelqu’un de déterminé à accomplir ses objectifs le général de brigade se focalisait un peu trop sur des sujet sans importance.

Prendre le risque d’abandonner son poste pour partir à sa recherche… le Généralissime était peut être vieux et peu désireux de s’opposer au gouvernement actuel, il n’en restait pas moins le chef des armées. Et même si il soutenait très officieusement Mustang rien ne l’empêcherait de le renvoyer pour abandon de poste.

Le blond fit une mini prière de remerciement à Hawkeye, la seule à ce jour à pouvoir influencer ce crétin d’alchimiste de flamme.

Peut être qu’elle pourrait l’accueillir, songea le blond tout à coup. Ce serait un bon moyen de prendre des nouvelles de Mustang régulièrement tout en évitant le susnommé.

Malheureusement pour lui, Hawkeye était trop intelligente pour son propre bien. Non pas que le brun ne le soit pas… non, il gardait juste une part de crédulité enfantine qui permettait de faire à peu près tout et n’importe quoi dans son dos. Il y avait également un autre avantage non négligeable à vivre avec le FlammAlchemist : il ne posait pas de question, ou très peu. Son second ne serait pas aussi concilient.

A long terme, cela deviendrait problématique. L’ancien alchimiste tourna son regard vers la fenêtre : une grande baie vitrée qui donnait sur Central et quelques unes de ses rues. Peut être la situation nécessitait elle une aide extérieur ; bien qu’il douta de l’existence d’un livre concernant la colocation avec Roy Mustang.

Il ne pouvait décemment pas appeler Winry ; Alphonse n’était même plus une option ; son maître ne lui serait d’aucune aide étant donné qu’elle refusait tout contact avec l’armée, de même que Pinako ; il se voyait mal parlé de ce genre de problème avec l’équipe de Mustang, seuls individus  à qui il aurait pu éventuellement se confier ; Hawkeye était trop elle-même pour qu’il puisse s’en tirer sans dommage.

Il restait toujours Black Hayate mais il ne serait pas d’un grand secours.

En discuter avec le principal intéressé ne ferait que conduire à une nouvelle engueulade.

Il se servit une tasse de café fumante et la porta à ses lèvres. Il en détestait le gout mais cela avait le mérite de le garder éveillé. Un coup d’œil à l’horloge lui indiqua que ses pérégrinations mentales lui avaient coûté une demi-heure, il se réinstalla à son bureau et se concentra sur les rapports que lui avait envoyé le second du redoutable commandant Amstrong.

Il du se rendormir car c’est sur un visage rond et inquiet qu’il ouvrit les yeux.

-Vous avez encore passez la nuit à votre bureau, dit la voix, indéniablement féminine de son interlocuteur.
Sept heure. Il avait pu grappiller trois heures de sommeil, un luxe !

-Vous n’étiez pas supposé être aux archives ?questionna t’il en s’étirant, décollant au préalable une feuille d’un rapport quelconque collée à sa joue.

 -Elles sont fermées aujourd’hui. Il y a une fuite d’eau apparemment. 

La jeune femme se redressa et remonta ses lunettes, un tic qui trahissait une longue habitude. Elle arborait un air soucieux qui agaça son patron ; cependant il ne fit aucun commentaire et prit sans un mot le journal qu’elle lui tendit.

Pour une fois il n’annonçait pas de grandes nouvelles. Il se fit une note mentale vis-à-vis des prépublications : savoir les gros titres des médias un jour à l’avance pouvait lui rapporter de précieuses heures.

Il lui rendit un peu brusquement et elle parti le ranger dans le carton approprié sans pour autant s’en soucier.

L’ancienne bibliothécaire était, semble t’il, ravi de son nouvel emploi ; elle mettait beaucoup de zèle à lire toutes les archives disponibles et bien qu’elle en ressortait toujours horrifiée elle ne se plaignait jamais du rythme que lui imposait son supérieur, bien plus jeune qu’elle.

Edward était heureux qu’elle ai accepté, ces deux autres employés lui étaient inconnus bien qu’ils aient été recommandés par Hugues du temps de son poste aux renseignements. Leur travail était impeccable pourtant le blond rechignait à leur donner des tâches plus importantes. Après tout cela faisait à peine trois mois qu’ils travaillaient ensemble ; peu de personne arrivait à mériter sa confiance ; résultat d’une vie trop mouvementée.
Le mystère à élucider restait comment Mustang avait réussi à l’acquérir, voire la conquérir à ce stade.

Il laissa un sourire taquin effleurer ses lèvres. Il n’y avait pas de mots pour décrire un homme comme lui : feignant et pourtant travailleur, orgueilleux mais incertain, inflexible sans être tyrannique, prévisible et imprévisible à la fois.

Il assista à l’entrée de son second toujours perdu dans ses pensées, il nota distraitement quelques détails dans un carnet qu’il gardait sur lui en permanence puis au bout d’une dizaine de minutes de rêverie se remit au travail.

Il s’inquiéta toute la matinée à propos de l’absence de nouvelle du sous lieutenant Ross, à cette allure il allait prendre du retard sur son planning et ce n’était pas acceptable. Les nouvelles venues de Creta présageaient trop le conflit à venir pour qu’il puisse négliger une région au passif aussi important que l’Est.

Havoc déposa devant lui un sandwich auquel il toucha à peine et sous les regards inquiet et soucieux de ses subordonnés il reprit le travail. Une heure après midi il reçu un coup de fil impératif de la part du Généralissime et il du abandonner sa pile de paperasse qui ne diminuait pas.

Arrivé au quartier général il évita consciencieusement le département d’un certain Flamm Alchemist en passant par le passage secret et entra dans le bureau du chef des Armées sans frapper. Il trouva ce dernier aussi occupé que lui, profitant sans doute des dernières minutes qu’il lui restait pour relire un quelconque rapport.

Edward s’assit dans un fauteuil et attendis calmement qu’il ai terminé. Comme il l’avait prévu cela ne dura pas longtemps et il pu entamer la conversation.

-Il y a un problème ?

Visiblement oui, au vue de la tête du Généralissime.

-Je suppose que vous êtes au fait du nouveau texte de l’Assemblée, grogna t’il.

-Réduction de budget, ça n’a rien de nouveau.

L’ancien alchimiste se tendit un peu au vue de la réaction du vieillard. Avait-il fait une erreur ? Non, impossible. Il avait, jusqu’à présent, planifié la moindre action de l’Assemblée à la perfection. Pourquoi cela changerait il maintenant ?

Il se saisit du document que lui tendis le Généralissime et le lit avec attention.

La substance ne variant pas de ce qu’il avait eu dans les mains ces trois derniers mois : réduire le pouvoir, réduire le champ d’action, réduire le budget. Peut être que la nouveauté se plaçait dans le dernier paragraphe qui traitait de punir les coupables de guerre mais ce n’était ni le premier ni le dernier.

-Je ne vois pas ce qui vous affole à ce point, dit il en rendant l’article ébauché.

-Le dernier paragraphe ne vous effleure pas plus que cela ?

L’adolescent haussa les épaules. Il répondit que l’urgence ne se situait clairement pas dans l’opinion d’un seul homme. Car au regard du texte, de son vocabulaire peu courant voire pompeux il semblait évident que c’était une proposition qui avait remué quelques idéalistes sans convaincre la majorité. Ce problème pouvait attendre.

-Je suis plus inquiet à propos des conflits avec Drachma et Creta, ajouta t’il. L’assemblée n’a toujours pas discuté de soutenir Briggs je présume, les rapports que je reçois sont plutôt minimaliste mais pour avoir parcouru la région il n’y a pas si longtemps je sais qu’ils manqueront bientôt de moyen. Je vous suggère de prendre les devants et de vous préparer à une mobilisation rapide à Central.

Le Généralissime hocha la tête en signe d’accord puis se recentra vers un autre sujet en silence.

Edward se leva de son siège pour se retirer, il fut interrompu par un mouvement sec de la main de son interlocuteur.

-Nous n’avons pas terminé, signifia t’il.

-Dans ce cas serait il possible d’aller droit au but ?

-Justement, voilà trois mois que vous voyagez dans tout Amestris et j’ai aucune nouvelle de ce que vous faites. Il me semblait que nous avions établie que vous me tiendrez au fait de vos actes n’est ce pas ?

-Et n’est ce pas ce que j’ai fait ? demanda Edward sur la défensive.

-Le fait est que je sais où vous vous êtes localisé durant ces trois derniers mois mais ce que vous y avait fait n’a pas été notifié.

Son interlocuteur laissa échapper un ricanement lourd de sens.

-Ni vous ni moi n’avons pas le temps pour ce genre de chose. J’ai établi ces compte rendu comme un service que je vous rendais et aucun cas comme un devoir ; rappelez vous que vous n’êtes pas mon supérieur.

-Trop de travail a été abattu pour que vous abandonniez maintenant.

Edward se redressa dans son fauteuil, croisa ses jambes et ses mains qu’il posa ouverte en haut de ses cuisses, clairement en confiance vis-à-vis de la tournure que prenait la conversation.

-Trop de travail a été abattu pour que vous vous permettiez d’avoir des doutes sur le candidat que vous avez choisi, répliqua t’il sur le même ton.

-Je n’ai pas de doutes concernant Mustang, répondit le Généralissime.

-Mais ce n’est pas au Général de brigade Mustang que je faisais référence.

Un silence glacial s’interposa entre eux. Finalement l’adolescent se leva et se dirigea vers la porte de sortie du bureau.

-Je ne suis pas le meilleur pour ce poste parce que vous pouvez me contrôler Monsieur, mais justement parce que j’agis sans votre aval. Vous avez choisi de me confier ce travail, assumez le jusqu’au bout.

10 octobre 2011

chapitre 10 ou accident de la route

-Qu’est ce que tu fais là ? demanda une voix hargneusement.
L’appartement de Mustang n’avait pas changé en apparence, peut-être un peu moins ordonné.
-Eh bien, je rentre, répondit il simplement. En fait je pensais même aller me coucher.
Son propriétaire, habillé d’un bas de pyjama de coton fort peu seyant, s’était réveillé et était immédiatement descendu pour avoir LA discussion.
-Est-ce que ça ne peut pas attendre demain ?
Les poings sur les hanches il lui donnait l’impression d’être une matrone qui vient de prendre son gamin la main dans le bocal à gâteau.
-C’est toi qui rentre à plus de deux heures du matin en espérant y échapper.
Il s’avança, furieux.
-Tu as disparu en laissant un « je reviens bientôt » sur la table. Est-ce que tu as une idée de ce qui aurait pu t’arriver en deux mois ?
Fatigué par son voyage et son manque de sommeil Edward se laissa tomber dans le canapé, sûr maintenant d’être le mari pris en flagrant délit de découcher.
-Ce n’est pas la première fois à ce que je sache, d’autant que je ne suis plus sous votre responsabilité.
-Alors cesse de prendre mon appartement pour un squat ! s’écria le militaire de plus en plus furieux.
Cette colère trouva un écho profondément enfoui en son adversaire. Ce dernier se leva, poings et dent serrés.
-S’il n’y a que ça je peux bien partir !
-Oh, ça il n’en est pas question. Tu vas rester ici ou bien tu serais capable de faire exploser la Terre à notre insu mais je veux être mis au courant de chacun de tes déplacements !
-Si je pouvais accéder à mon lit ce serais déjà une grande avancée.
-Oh, mais je t’en pris, fais comme chez toi !
Le blond fit quelques pas vers sa chambre mais il fut rapidement rejoins par son interlocuteur qui l’attrapa violemment par les épaules.
-Est-ce que tu sais te comporter autrement que comme un petit crétin arrogant ou faut il que je te frappe une bonne fois pour toute pour que tu comprennes ? Ce n’est pas un hôtel ici Ed. J’attends un minimum de ta part.
-Quoi vous vous attendez à ce que je sois dégoulinant de reconnaissance comme les idiotes que vous vous trainez ?
L’amertume dans la réponse surpris jusqu’à son propriétaire. Celle de son vis-à-vis se calma, un peu.
-Non, j’aimerai que tu cesses d’agir comme si nous étions des étrangers obligés de vivre l’un avec l’autre.
L’ancien alchimiste détourna la tête.
-Vous devriez vous concentrer sur votre but.
-J’aimerais pouvoir le faire sans avoir à vérifier que tu es en sécurité.
Les pupilles furibondes, le cadet fusilla son ancien supérieur du regard.
-Je sais me débrouiller tout seul Général.
L’emprise sur ses épaules se resserra.
-Tu n’es plus alchimiste Ed, que tu le veuilles ou non tu es vulnérable.
-Je sais me battre.
-Tu sais surtout t’attirer des ennuis.
Edward se débattit, crachant à son ancien supérieur de le lâcher.
-Cesse de croire que tu es invincible, s’énerva ce dernier. Tu n’es plus qu’un gamin maintenant, tu dois être plus prudent.
Le ton et la tension montait. Abandonnant toute idée de sommeil, le blond répliqua avec ironie.
-Il faut savoir ; dois-je être plus prudent ou plus présent ? Vous n’êtes pas clair Mon Général.
-Ne me parle pas sur ce ton.
-Et sur quel ton dois-je vous parler ? Servilement ? Avec adoration ? Comme un gosse ?
Ils n’en étaient jamais venu aux mains, si on ne comptait pas ce petit combat à Estcity, pourtant l’expression de Mustang se durcit au point que l’on cru qu’il allait le frapper. Peut être aurait-il mieux valu.
Tant pour appuyer ses dires que pour faire taire son cadet il plaqua brutalement ses lèvres sur sa bouche.

Son interlocuteur se figea d’horreur.
-Vous n’êtes qu’un pervers détraqué doublé d’un pédophile ! Hurla t’il en poussant le militaire loin de lui. Qu’est ce qu’il vous a pris ?! Non, ne dites rien, je préfère ne pas savoir ce qui se passe dans votre tête. Cette journée est déjà de trop pour moi.
Ni une ni deux il fit demi-tour et s’enferma dans sa chambre en caquant la porte.
-ET SI VOUS TENTEZ QUOIQUE CE SOIT, GROS PERVERS, JE VOUS PROUVERAIS QUE JE NE SUIS PAS SI FRELE QUE VOUS LE PENSEZ !!!
Mustang laissa un long et las soupire s’échapper. Il eu un vague regret pour son action, étouffé par sa fatigue, par son inquiétude piétinée. Retournez dormir lui paressait une proposition alléchante tout à coup. 

A suivre le 10 novembre

12 septembre 2011

Chapitre 9 allers et retours

-Tu as une tête de déterré.
A peine descendu du train le blond se senti submergé par la foule ambiante. Après plusieurs mois dans la solitude de la frontière Nord le retour à la Capital était plutôt douloureux pour ses oreilles. Devant lui son subordonné le détaillait avec attention, comme s’il cherchait une anomalie dans son allure.
-C’est ta façon de me souhaiter la bienvenue ? ricana le plus jeune.
-Non, tu as vraiment une sale tête.
L’ancien alchimiste ne put réprimer une grimace. Il annonça qu’il avait eu beaucoup de travail.
-Est-ce que ça a été concluant ? demanda Havoc.
-On peut dire ça, grogna le blond. Tu es venu seul je suppose. Quelles nouvelles depuis mon départ ?
Ils firent quelques pas afin de s’écarter du brouhaha ambiant.
-Tu ne t’arrêtes jamais de travailler ?
L’adolescent poussa un long soupire.
-Penses-tu que ce crétin me permettrait d’en faire moins ?
L’handicapé grogna quelque chose qui resta inaudible à son supérieur, puis il sortit de sous une de ses jambes inertes un petit carnet à la couverture bleue.
-En parlant de lui, voici le moindre de ses faits et gestes.
Edward s’empara de la chose et l’ouvrit distraitement.
-Je suppose qu’il m’a cherché ?
-Au premier jour du deuxième mois. Comment le sais-tu ?
Il laissa échapper un petit ricanement, fier de lui.
-Je commence à percer son raisonnement. Tu as les carnets sur toi ?
-Jusqu’à ce que ma cave soit aménagée oui, répondit l’ancien militaire. Tu ne t’inquiètes pas de l’accueil qu’il te réserve ?
Le blond rangea les carnets que son homme de confiance lui donna dans sa sacoche et répondit négligemment que la seul chose qu’il risquait c’était quelques cris et un peu de résignation.
-Est-ce que tu n’en fait pas trop ?
Il leva les yeux au ciel.
-Je te l’ai déjà dit, je paye ma dette. Rien de moins, rien de plus. L’appuie que je reçois n’est du qu’aux circonstances. Tu comptes rester à Central encore longtemps ?
-Je ne sais pas encore. Après cette visite chez ce bon vieux docteur Knox j’ai plus ou moins été obligé de rester dans le coin au cas où il me re-convoquerai pour une visite. En fait, merci pour ça. Je suis passé le même jour que le Major Amstrong et il est resté des heures à pleurer en me serrant dans ses bras tout en me disant que je n’allais pas mourir.
Central était étonnamment vide aux abords de la gare. On était en début août et aucun écolier ne vadrouillait dans les rues en mal d’activité, aucune boutique n’était ouverte, aucun agent de police ne surveillait le quartier.
Edward fronça les sourcils. Ce n’était pas normal tout ce calme. Il se préparait quelque chose.
-Hey, se vexa son interlocuteur, est ce que tu m’écoutes ? Ou est ce que tu es retourné dans ta planification si compliquée ?
-Tu babilles Havoc, éclipsa l’adolescent, ça n’a rien de très important. Peux-tu me résumer ce qu’il s’est passé pendant mes deux mois d’absence ?
-L’amendement sur la réduction du budget militaire est passé avec 164 voix pour, 33 voix contre et 3 abstentions. Ils ont décidé de fermer des dépendances qu’ils jugent inutiles, privilégier la police de proximité plutôt que les casernes de campagne, ce genre de chose.
-Précipitant des milliers de personne au chômage.
-Je n’ai eu que de brèves nouvelles de la part du Sous Lieutenant Ross et du Sergent Bloch. Leur rapport ne devrait plus tarder maintenant. Le Généralissime à fait un discours quant à sa volonté de ne pas reproduire les erreurs passées.
-Histoire d’amoindrir son rôle social.
-Il semble que les Isvhals aient décidés de reconquérir leur terre, entrainant quelques luttes dans l’Est. Selon les journaux ça reste mineurs. Est-ce que tu boites ?
-Non je ne boite pas.
Arrêtant ses roues et dévisageant gravement l’adolescent qui lui faisait face l’ancien militaire confirma sa remarque.
-Havoc, répliqua un peu sèchement son supérieur, j’ai passé quatre jours dans un train inconfortable et cahoteux. Mes membres sont engourdis et fatigués car je reviens d’une région glaciale où mes jointures ont subi toutes les différences de températures imaginables. Maintenant considère que depuis mes douze ans je porte un automail et que j’ai voyagé un peu partout dans ce pays. Je sais où sont mes limites. Si on pouvait avancer, j’ai du travail à terminer avant de rentrer chez moi.
Impressionné par la saute d’humeur de son vis-à-vis l’handicapé débloqua ses roues et suivis la silhouette droite et raide de son patron. Il le connaissait depuis longtemps maintenant et il savait à quel point le gamin pouvait être attachant quand il se laissait un peu aller. Mais depuis qu’Alphonse n’était plus à ses cotés il était hermétique à tout contact social. Il ne pouvait imaginer le quotidien, aussi bref fut il, avec le Général de Brigade Mustang. Il avait peine à reconnaitre le garçon enjoué et débrouillard qui portait son fardeau avec une certaine élégance (sauf quand il piquait ses crises monumentales à propos de sa taille). Lui-même ne se sentait pas le courage de le secouer et de lui arracher un de ses sourires insolent et supérieurs.
-Je pense que tu vas avoir plus de difficultés avec le Général de Brigade que tu ne le crois.
-Pourquoi ça ?
Son agacement semblait dissipé et une réelle curiosité pointait dans sa voix.
-Il était furieux de n’avoir aucune nouvelle de toi.
-Ce n’est pourtant pas la première fois. D’autant que ce n’est pas vrai, j’ai laissé un mot, le prévenant de mon absence.
Pour une fois ce fut Havoc qui ricana.
-Ca explique pourquoi il a attendu le deuxième mois avant de se mettre à ta recherche…
Un long moment de silence plus tard ils arrivèrent au bâtiment qu’ils occupaient ; toujours aussi gris, toujours aussi accueillant. Ils prirent l’ascenseur, fauteuil roulant oblige, et atterrirent au dernier étage. Aussitôt les portes ouvertes les ordres fusèrent de la bouche du cadet.
-Scieszka, le rapport 8076 sur mon bureau. Want, trouvez moi le dernier bilan financier de cette année dans la section recherche et développement. Havoc, retourne à ton bureau et extrait les informations les plus pertinentes de ça.
Il lui tendit une liasse de feuilles, reliées entre elles par des attaches bigarrées.
-Qu’est ce que c’est ?demanda t’il en les posant délicatement sur ces genoux.
-Les premiers rapports de la section Nord du réseau de Miles. A partir d’aujourd’hui nous allons recevoir des missives contenant des nouvelles fraichement collectées de la part du Général de Division Amstrong. J’ai son entière collaboration à ce propos.
Quelques regard impressionnés plus tard, le blond était accoudé à son bureau la tête empli de calculs tous plus complexes les uns que les autres. Cette négociation, bien que relativement rapide pour les circonstances (elle n’avait durée que deux semaines tout le reste du temps ayant été utilisé pour modifier un peu le réseau de Miles avec le principal intéressé), ne s’était pas faite sans heurt, ni sans sacrifice. Olivier Amstrong exigeait pour sa « reddition » complète à Mustang une contribution monétaire très importante. Pas pour son profit personnel mais pour l’investissement de la section recherche et développement. 8% du budget final, c’était réellement énorme, compte tenu qu’il pesait actuellement 3%.
On ne pouvait pas manipuler cette femme, tout ce qu’on pouvait faire c’était résister à sa dureté suffisamment longtemps pour acquérir son respect. Ensuite seulement elle écoutait vos revendications.
Elle n’avait pas posé de question à propos d’Alphonse ni de son alchimie disparu et aussi étrange que fussent leurs conversations Edward devait bien reconnaitre qu’elles l’avaient en quelque sorte apaisé. Briggs était une forteresse de glace où personne n’était soi-même. Il fallait être fort en toute circonstance et tous les soldats portaient ce fardeau sans broncher. On ne lui demandait pas comment il allait à tous les croisements et ça, plus que tout, c’était rafraichissant.
-Toujours pas de nouvelle de l’Ouest ? demanda t’il soudainement.
-Non Boss. On est aveugle et sourd là-bas.
Brusquement, l’adolescent tira un de ses tiroirs vers lui et en sortit un petit papier froissé. Il jeta un rapide coup d’œil à l’horloge et calcula rapidement le temps qu’il lui faudrait pour revenir.
-Est-ce que les trains ont changé leurs horaires ?
-Euh, non.
Il réunit précipitamment quelques papiers, les fourra dans sa sacoche et sortit de la pièce sans autre explication. Il eu juste le temps d’entendre pester son second derrière lui.
-Est-ce que quelqu’un à une idée de où est ce qu’il va ?
Sa destination n’était qu’à une ou deux heures de la capital et il serait rentré pour la soirée, il était encore tôt et le soleil ne se couchait que dans cinq heures. Il ignora les pulsations de sa jambe et couru jusqu’à la gare, un peu essoufflé il du attendre que toute la queue lui passe devant avant de pouvoir acheter son billet. Il atteignit son wagon in extremis et c’est avec un sourire satisfait qu’il s’assit sur la banquette inconfortable.
L’adrénaline disparaissant peu à peu son sourire se transforma en grimace. Il massa sa cuisse douloureuse et déporta son attention sur le paysage qui défilait très lentement. Il profita du calme pour fermer les yeux. Somnoler le ferait tenir un peu plus longtemps, il étudierait la paperasse au retour.

3 août 1916
Ai retrouvé Darius et Heinkel aux abords de Central, ils aident à la reconstruction de certains camps Ishval.
Proposition construction réseau Ouest ?
Réponse Positive

 Merci de votre soutien cher lecteur et à dans un mois!!!

11 août 2011

Chapitre 8 ou toutes les autres traces


Edward soupira, valise en main. La gare était bondée, comme chaque jour de la semaine. Le bruit était étouffant et son bras le lançait douloureusement. Il grimaça quand un homme d’une trentaine d’année le bouscula, lui faisant perdre l’équilibre. Il grogna à l’encontre de l’opportun et avança au niveau de son quai. Le train était déjà là, fumant en préparation du long trajet qu’il allait parcourir.
Le blond se rembrunit, il n’aimait pas les trains : ils étaient inconfortables, bondés et par conséquent bruyants. Mais ils étaient aussi et surtout le moyen de transport le plus étendu et rapide d’Amestris.
Il s’installa dans un wagon plutôt vide et sortit de son sac un carnet en cuir, relié par une petite lanière de couleur brune. Il l’ouvrit et commença à lire cette petite écriture tordu et penchée.
- Tarte à ma pomme de Gracia (elle a l’air vraiment délicieuse),
- Beignet frit de la maman de Kayal (Ed en a mangé des tonnes quand ils l’ont enfin laisser entrer),
- Serpent doré du désert de Lior (même si ça à l’air un peu bizarre), 
- Jus du raisin du verger blanc de NorthCity (Ed m’a dit que c’était alcoolisé, je me demande comment il le sait), 
- Bouillie de riz de Slum (plus pour la compagnie de ceux qui y vivent que pour la bouillie en elle-même)
Il renferma avec précaution le carnet au moment où le sifflet de la locomotive retentit.


La gare de Resembool était un lieu on ne peu plus commun dans la région de l’est : une plateforme de bois, attenante à un bureau, le tout vide de toute occupation, hormis la vendeuse et en ce jour un homme blond, de taille moyenne, portant un manteau brun.
-Sergent Bloch ?
Alors qu’une jeune femme descendit du train à peine arrivé, le susnommé sursauta et un sourire éclatant apparu sur son visage, de petites larmes d’émotions s’accrochèrent dans ses cils et dans un vibrato plein d’émotion s’écria :
-Sous lieutenant Roooooooooooooooooss, comme je suis heureux de vous revoir. J’ai eu tellement peur quand vous êtes morte, j’ai cru que j’allais jamais vous revoir. Je suis vraiment désolé de ne pas avoir découvert que vous étiez en vie.
Agenouillé devant la jeune femme, le sergent ressenti comme une douleur vive en haut de son crâne, il leva les yeux vers sa supérieur et la trouva la main en l’air (suite à la baffe qu’il devait s’être pris) les yeux fermés par l’exaspération qu’il lui inspirait. Elle n’avait pas changé. Mis à part un bronzage plus prononcé peut être.
-Est-ce que vous savez ce que l’on fait ici ? demanda t’elle en essayant de retrouver son calme.
Le militaire se releva et sortit d’une de ses poches une lettre qui était adressé au Sous-lieutenant. Elle l’ouvrit et la lu consciencieusement.
-C’est un ordre de mission de la part…, elle relu plusieurs fois la signature afin de s’en assurer, du Général de Brigade Mustang. Il nous demande d’inspecter la région sud et de consigner tous les évènements et les informations possibles.
-Pourquoi nous faire passer par cette ville ?
-« Vous devrez également effectuer un état des lieux de la région Ishval, de préférence anonyme et discret. Une fois votre mission achevée vous déposerez vos rapport au (adresse de l’immeuble d’Ed). Vous disposez de l’aide du Sergent Bloch et des fonds nécessaire à vos besoins. », lu la jeune femme. C’est quand même étrange.
-Est-ce que nous ne sommes pas sensé être sous la responsabilité du Major Amstrong. ?
-En tant que Général de Brigade, il possède la capacité de réquisitionner les officiers qui sont d’un grade inférieur à Lieutenant, quelque soit son affectation.
-Plutôt pratique. Alors qu’est ce qu’on fait ?
-Je ne sais pas, réfléchit la plus gradé. La zone Ishval est plutôt vaste, la visiter de fond en comble est impossible. Il est signifié qu’un état des lieux doit être fait …
-Resembool se situe à l’extrémité est du chemin de fer. Nous sommes à environ deux semaines de marche de la frontière, soit quatre bons jours de marche de notre objectif. Quoiqu’il en soit nous ne serons sûrement pas les bienvenus.
-Il est encore tôt, devrions nous partir aujourd’hui ?
-Sans vêtements de rechange ni nourriture ? ironisa la jeune femme.


-Tu es encore dehors ?
La verdure des champs s’étendait à perte de vue. Au milieu de cette uniformité, une petite tâche de couleur respirait l’air chaud de l’après midi rejointe par son amie de toujours.
-Ca m’a tellement manqué. Je ne m’imagine plus vivre sans respirer l’air du vent ou bien marcher en foulant la terre de mes pieds nus. Je revis chaque fois un peu plus. Je ne sais si je dois bénir ou maudire ces six ans de coma ; j’ai l’impression d’être plus en vie maintenant, de profiter entièrement du monde.
-Attention à ne pas prendre de coup de soleil quand même, averti son interlocuteur. Et le docteur a dit que tu ne devais pas faire trop d’effort, tu te souviens ?
-Oui.
Le vent balaya les semis et répandit sur des centaines de mètres l’odeur de l’herbe fraîche. Submergé par les sensations l’adolescent tentait de garder les yeux biens ouverts pour profiter du spectacle, de respirer l’odeur suave et d’enfoncer ses doigts dans la terre sèche tout en les enregistrant dans un coin de sa mémoire.
-On reviendra demain n’est ce pas ?
La jeune femme arbora un sourire rassurant.
-Bien sûr. 

13 juillet 2011

chapitre 7 ou les cent pas

-Depuis quand n’êtes vous pas allé à une visite médicale ?
L’alchimiste de flamme se retourna vers lui si vivement qu’il cru entendre ses vertèbres craquer.
-Pardon ?
L’avorton lui lança un regard amusé et fit un quelconque commentaire sur sa surdité naissante. Il répéta donc sa question, un peu plus fort. Cela eu le don d’exaspérer son interlocuteur.
-Un certain temps. Pourquoi ?
-Vous êtes d’une précision…
-Pourquoi veux-tu savoir ?
-Doit il y avoir un raison ? Peut être ai-je simplement envie de savoir comment vous vous portez.
-FullMetal, dans ta bouche ton inquiétude ressemble à un blasphème.
-Ou peut être ai-je besoin d’un médecin et je m’enquiers auprès de vous pour me procurer une adresse fiable.
-Tu es malade ?
-Faut il toujours vous rappeler l’évidence ? Je porte des automails, et je ne compte pas faire des allers retour entre Central et Resembool tous les mois.
-Tu n’en as jamais eu besoin auparavant, à ce que je sache.
-Justement, vous ne savez pas. Alors ?
-Le Dr Knox.
-Vous parlez du légiste ? C’est un message subliminal ?
-Tu m’as demandé le nom de mon médecin, je te le donne. S’il ne te convient pas, trouves t’en un autre.
Le blond leva les mains en signe d’apaisement. Leur relation était plus calme ces temps ci. Certes ils ne se croisaient pas plus de dix minutes par jours mais la récente mise au point dont ils avaient été autant spectateur qu’acteur –plus ou moins consciemment- rendait leur rapport moins violent. Ou peut être était-ce l’habitude qui s’installait.
Mustang fronça les sourcils, une information atteignant soudainement son cerveau.
-Je ne me souviens pas que tu ais du aller tous les mois faire entretenir ton automail.
-Durant les six ans où j’ai été à votre service j’ai eu l’occasion de changer de membres assez souvent, étant donné la régularité avec laquelle ils étaient cassés. Pour plusieurs raisons je ne peux plus les remplacer aussi fréquemment.
Intrigué le Général de brigade insista, demanda quelles étaient ces raisons.
-Je suis au chômage Mustang, expliqua placidement son interlocuteur, par conséquent mes revenus sont nuls, je n’ai plus les moyens ni de faire des allers retours à Resembool ni de me faire greffer un nouvel automail tous les deux mois.
-Ca semble logique.
-Ca l’est.
Le militaire sorti de quoi mettre le couvert et posa le tout sur la table en bois.
-Si tu ne travailles pas, à quoi occupes tu tes journées ? Tu parais très occupé pour un sans-emploi.
Edward posa un plat de ragout à peu près réussi sur la table et répondit calmement qu’il aidait quelques unes de ses connaissances, rendait des petits services. Il avait tant de fois menti à son entourage que se trouver une excuse plausible ne lui semblait pas compliqué. Le tout était de resté convaincu que c’était la vérité.
Ils mangèrent en bavardant, ponctuant la conversation de quelques sarcasmes bien sentis mais sans essayer d’être blessant ou méprisant, peut-être pour la première fois depuis leur collaboration.
-Tu as pu voir ton maître ? demanda finalement l’alchimiste.
-Nous avons discuté, oui. Il semblerait que la maladie l’ai rattrapé de nouveau alors pour une fois elle ne m’a pas trop tabassé. Mais bon, elle semble déterminer à finir sa vie ainsi. Ce n’est pas moi qui vais la blâmer.
« Chacun porte sa croix. »


-MUSTAAAAAAAAAANG ! Debout espèce de larve.
Avec la délicatesse d’un hippopotame mal luné Edward frappa à la porte de la chambre et c’est avec une envie d’homicide volontaire que la dite larve se leva.
A exactement 6h45 il s’installa sur sa chaise tandis que le blond déposait devant lui un café bien noir et à peine bouillant, plongé dans son journal. Son visage indiquait clairement la contrariété ; il replia soigneusement sa lecture, prit son manteau et sortit sans un mot. Mustang se promit de s’intéresser à la chose une fois qu’il aurait fini son premier café de la journée.

1/06/16
Le premier assaut contre la forteresse de Briggs est avéré. Les nombreux avertissements de Drachma et les appels au calme et à la négociation du Parlement n’ont pas aboutis.
Pour la première fois la Nouvelle République d’Amestris doit faire appel aux services de son armée, bien mis à mal par les récents évènements.
Suite à la destruction du complot du Généralissime King Bradley et de ses proches conseillers –qui a abouti à la création du gouvernement actuel- de nombreux décrets sur la démilitarisation du pays ont été votés dans la chambre de l’Assemblée.
Comment nos forces pourront elles résister contre celle de notre voisin belliqueux alors que la méfiance est encore extrême ?

Le militaire songea très sérieusement à se recoucher.


Edward était un garçon grossier. Il n’aimait pas vraiment ça mais la plupart du temps être vulgaire lui permettait d’expulser le trop plein de stress qu’il accumulait à longueur de journée. Mais en cette belle matinée ensoleillée tous les jurons du monde ne parvinrent pas à le calmer.
Il passa bien trois quart d’heure à slalomer dans les rues exsangues de Central à approfondir son répertoire d’insulte. Il finit par arriver devant un immeuble vieillot dont la façade grisâtre et nue ne donnait envie ni d’entrer ni de s’approcher.
Il sortit un trousseau de clé de la poche de son manteau rouge et ouvrit l’entrée principale. Il était toujours le premier arrivé, il ouvrait toutes les pièces et ceux qui travaillaient à son service avaient pour ordre de toujours arriver après lui. Si le local était clos, ils devaient rentrer chez eux et se débrouiller pour continuer leur tâche.
Jusqu’à présent personne n’avait eu à sortir des documents de leurs bureaux, il faut dire qu’à trois il était facile de s’organiser rapidement.
L’ancien alchimiste s’attela à la lecture de différents rapports qui lui restait de la veille et de l’avant veille et de l’avant avant-veille etc…Il commençait un peu à comprendre le désespoir de son colocataire lorsque celui-ci songeait à retourner à son bureau, avec, pour l’accueillir, une tonne de paperasse, la plupart du temps peu urgent et d’une totale inutilité.
Une sonnerie stridente le ramena à la réalité. Un coup d’œil à l’horloge lui apprit qu’il avait passé trois heures dans ses papiers, il décrocha le téléphone.
-Oui ?
-C’est le Généralissime.
Edward évalua la stupidité de cette réplique étant donné que son interlocuteur était le seul à avoir accès à cette ligne sécurisé.
-Avez-vous lu le journal ce matin ?
Il se retint d’hocher la tête et lança un « «Mmm » sans conviction. Il voulait oublier ne serait ce que quelques heures que la moitié de ces plan pour les mois à venir venaient d’être accéléré de façon exponentielle.
-Avant que vous ne disiez quoi que ce soit, je dois vous dire que je ne peux rien faire avant d’avoir fait quelques préparatifs primordiaux, anticipa le blond.
Il y eu un silence gêné au bout du fil puis le vieil homme enchaina.
-J’ai reçu une information qui devrait vous intéresser également. Votre élément est à New Optain. Elle prendra le train de cet après midi et sera à Central dès vendredi.
-Faites la changer de train.
-Pardon ?
Edward empoigna un feuillet qu’il parcouru avec attention. Son regard se posa à nouveau sur le cadran, il fit un rapide calcul ; s’il partait maintenant il pourrait y être dans vingt minutes.
-Dites lui de prendre le train pour Resembool. Vendredi… Il devrait être à Est city demain soir au plus tard.
-Pourquoi ne pas lui dire directement ?
-D’une part parce que vous ne m’avez pas donné de numéro auquel la joindre et d’autre part je lui ai déjà envoyé ses instructions.
-Vous allez la mettre au courant pour votre frère ?
Le Généralissime semblait extrêmement surpris.
-Bien sûr que non, gronda son cadet en attrapant son manteau. Il faudrait écarter le Major Amstrong le temps de ce détour. Je doute qu’il apprécie la disparition subite de deux de ses hommes, si on peut dire. Ah, et j’ai besoin d’un appartement proche du bureau, meublé et si possible à ré de jardin.
-Je ne suis pas votre secrétaire Fullmetal.
-Non, mais comme ma secrétaire va vous envoyer cette demande par courrier, elle atterrira sur la pile non urgente et vous l’ouvrirez dans une semaine. J’en ai besoin pour vendredi. C’est une façon comme une autre de gagner du temps.
Sur ce il raccrocha peu soucieux des protocoles. Il salua la jeune femme entourée de livres et les deux hommes enterré sous les rapports de ces dernières décennies et sortit en trombe. En plein milieu des escaliers il stoppa, jura et fit demi tour. Une fois devant son bureau il attrapa le dossier du dessus et redescendis.
Vingt cinq minutes plus tard il atteignit l’hôpital militaire et encore un quart d’heure plus tard on le déposa dans la salle d’attente de l’administration. Une ou deux minutes plus tard il entendit la voix de l’hôtesse d’accueil et de son supérieur.
-Je sais bien monsieur. Mais ce jeune homme à insisté pour le voir.
-On ne va pas voir un légiste pour un bilan de santé, renvoyez simplement ce garçon.
-Il dit qu’il a une autorisation spéciale…
Un homme trapu et la jeune femme le rejoignirent sur ces mots. Le fonctionnaire allait dire quelque chose quand il s’aperçut de qui était le jeune homme en question.
-Mr Elric, mais… mais que faites vous ici ?
Edward lui jeta un regard exaspéré, il n’aimait ni les pertes de temps ni attirer l’attention.
-Oh oui, bien sûr. Je suis confus, je vais appeler le Docteur Knox immédiatement.
-Merci.
L’homme s’enfuit presque tandis que l’hôtesse offrit un sourire désolé à l’adolescent. Ce dernier la gratifia d’un clin d’œil complice et d’un sourire un peu canaille. Il reçu en réponse un rougissement prononcé et la jeune femme bafouilla un « suivez moi » tout à fait attendrissant.
Le bureau du Docteur Knox n’était pas à proprement parlé une salle d’auscultation, mais elle ferait surement l’affaire pour les quelques examens qu’il lui ferait subir.
Il arriva au bout de trois minutes, bougon et agacé qu’on l’ai dérangé dans son travail.
-Qu’est ce que vous faites là ? Je croyais vous avoir dit de disparaître de ma vue avant de m’attirer d’autres ennuis.
Edward sourit, de ce sourire sans joie qui annonçait qu’il allait faire une mauvaise blague à quelqu’un.
-Rassurez vous, je ne suis pas venu vous causer des ennuis.
Il appuya particulièrement sur le « vous », attirant irrémédiablement la curiosité de ce bon docteur.
-Et peut-on savoir à qui exactement vous allez causer des ennuis. Enlevez votre veste et votre tee-shirt.
Le blond s’exécuta docilement. Quand on avait ses antécédents médicaux on apprenait à obéir aux médecins bornés mais efficaces.
-A environ l’ensemble de vos patients.
Le cinquantenaire ricana.
-Il est vrai que les morts ont à craindre de vous.
Sa phrase enferma l’ancien alchimiste dans un état de morosité.
L’aîné s’excusa prudemment tout en examinant son épaule. L’adolescent inspira longuement et précisa qu’il ne s’agissait pas de ce type de patient.
-Et qu’est ce que je dois leur faire ? Respire fort gamin.
Le stéthoscope contre la peau, Edward le dévisagea goguenard.
-Une petite visite de routine papy. Et insiste pour les récalcitrants, j’voudrais pas qu’y en ai un qui tombe malade.
-T’as une liste en tête ?
-Je vous promets qu’ils ne sont pas aussi nombreux que ça en a l’air.
Le médecin se recula et scanna méticuleusement le corps de son patient.
-Je te connais, ils seront peu nombreux mais excessivement encombrant. Et je ne vois pas pour quelle raison je t’accorderais cette faveur…
-Disons que c’est pour le bien d’une connaissance que nous avons en commun.
-Donne-moi ta liste, sale gosse.
Le blond lui tendit le dossier avec un sourire triomphant. Il était inutile de le cacher, Knox savait pertinemment qu’il se faisait manipuler et il se laissait faire de bonne grâce. Il faudrait trouver quelque chose pour le remercier. Il relégua cette action à plus tard, ayant malheureusement d’autres priorités.
-Ne tire pas sur ton bras, la frontière entre le métal et la chair se fragilise, il est peu probable que tu grandisses dans les prochaines années mais vois à utiliser des matériaux moins lourd ou c’est la scoliose à vie. Idem pour ta jambe, bien que tu puisses marcher comme à ton habitude. Evite simplement de passer à travers les murs durant quelques temps.
Edward se rhabilla rapidement et promis qu’il suivrait ses conseils puis il disparu avant que le médecin ne tombe sur la feuille.
-Gamin ! Qu’est ce que c’est que ça ?

Formulaire à remplir pour déclarer son médecin traitant

1 juin 1916
Visite à Briggs devient obligatoire, trop peu d’information.
Amstrong et Miles soutiennent M ? Si non négocier.
Visite Médicale pour Amstrong, Havoc, Mustang, Hawkeye, l’équipe,…
Havoc apte à reprendre service
Changement d’affectation de R et B pendant visite d’Amstrong
R et B en chemin vers Est
Jambe fragile


Décidément je prend du retard, j'espère que vous aimerais ce nouveau chapitre, il m'a fallu un bout de temps avant d'en trouver le titre. ^^