13 juillet 2011

chapitre 7 ou les cent pas

-Depuis quand n’êtes vous pas allé à une visite médicale ?
L’alchimiste de flamme se retourna vers lui si vivement qu’il cru entendre ses vertèbres craquer.
-Pardon ?
L’avorton lui lança un regard amusé et fit un quelconque commentaire sur sa surdité naissante. Il répéta donc sa question, un peu plus fort. Cela eu le don d’exaspérer son interlocuteur.
-Un certain temps. Pourquoi ?
-Vous êtes d’une précision…
-Pourquoi veux-tu savoir ?
-Doit il y avoir un raison ? Peut être ai-je simplement envie de savoir comment vous vous portez.
-FullMetal, dans ta bouche ton inquiétude ressemble à un blasphème.
-Ou peut être ai-je besoin d’un médecin et je m’enquiers auprès de vous pour me procurer une adresse fiable.
-Tu es malade ?
-Faut il toujours vous rappeler l’évidence ? Je porte des automails, et je ne compte pas faire des allers retour entre Central et Resembool tous les mois.
-Tu n’en as jamais eu besoin auparavant, à ce que je sache.
-Justement, vous ne savez pas. Alors ?
-Le Dr Knox.
-Vous parlez du légiste ? C’est un message subliminal ?
-Tu m’as demandé le nom de mon médecin, je te le donne. S’il ne te convient pas, trouves t’en un autre.
Le blond leva les mains en signe d’apaisement. Leur relation était plus calme ces temps ci. Certes ils ne se croisaient pas plus de dix minutes par jours mais la récente mise au point dont ils avaient été autant spectateur qu’acteur –plus ou moins consciemment- rendait leur rapport moins violent. Ou peut être était-ce l’habitude qui s’installait.
Mustang fronça les sourcils, une information atteignant soudainement son cerveau.
-Je ne me souviens pas que tu ais du aller tous les mois faire entretenir ton automail.
-Durant les six ans où j’ai été à votre service j’ai eu l’occasion de changer de membres assez souvent, étant donné la régularité avec laquelle ils étaient cassés. Pour plusieurs raisons je ne peux plus les remplacer aussi fréquemment.
Intrigué le Général de brigade insista, demanda quelles étaient ces raisons.
-Je suis au chômage Mustang, expliqua placidement son interlocuteur, par conséquent mes revenus sont nuls, je n’ai plus les moyens ni de faire des allers retours à Resembool ni de me faire greffer un nouvel automail tous les deux mois.
-Ca semble logique.
-Ca l’est.
Le militaire sorti de quoi mettre le couvert et posa le tout sur la table en bois.
-Si tu ne travailles pas, à quoi occupes tu tes journées ? Tu parais très occupé pour un sans-emploi.
Edward posa un plat de ragout à peu près réussi sur la table et répondit calmement qu’il aidait quelques unes de ses connaissances, rendait des petits services. Il avait tant de fois menti à son entourage que se trouver une excuse plausible ne lui semblait pas compliqué. Le tout était de resté convaincu que c’était la vérité.
Ils mangèrent en bavardant, ponctuant la conversation de quelques sarcasmes bien sentis mais sans essayer d’être blessant ou méprisant, peut-être pour la première fois depuis leur collaboration.
-Tu as pu voir ton maître ? demanda finalement l’alchimiste.
-Nous avons discuté, oui. Il semblerait que la maladie l’ai rattrapé de nouveau alors pour une fois elle ne m’a pas trop tabassé. Mais bon, elle semble déterminer à finir sa vie ainsi. Ce n’est pas moi qui vais la blâmer.
« Chacun porte sa croix. »


-MUSTAAAAAAAAAANG ! Debout espèce de larve.
Avec la délicatesse d’un hippopotame mal luné Edward frappa à la porte de la chambre et c’est avec une envie d’homicide volontaire que la dite larve se leva.
A exactement 6h45 il s’installa sur sa chaise tandis que le blond déposait devant lui un café bien noir et à peine bouillant, plongé dans son journal. Son visage indiquait clairement la contrariété ; il replia soigneusement sa lecture, prit son manteau et sortit sans un mot. Mustang se promit de s’intéresser à la chose une fois qu’il aurait fini son premier café de la journée.

1/06/16
Le premier assaut contre la forteresse de Briggs est avéré. Les nombreux avertissements de Drachma et les appels au calme et à la négociation du Parlement n’ont pas aboutis.
Pour la première fois la Nouvelle République d’Amestris doit faire appel aux services de son armée, bien mis à mal par les récents évènements.
Suite à la destruction du complot du Généralissime King Bradley et de ses proches conseillers –qui a abouti à la création du gouvernement actuel- de nombreux décrets sur la démilitarisation du pays ont été votés dans la chambre de l’Assemblée.
Comment nos forces pourront elles résister contre celle de notre voisin belliqueux alors que la méfiance est encore extrême ?

Le militaire songea très sérieusement à se recoucher.


Edward était un garçon grossier. Il n’aimait pas vraiment ça mais la plupart du temps être vulgaire lui permettait d’expulser le trop plein de stress qu’il accumulait à longueur de journée. Mais en cette belle matinée ensoleillée tous les jurons du monde ne parvinrent pas à le calmer.
Il passa bien trois quart d’heure à slalomer dans les rues exsangues de Central à approfondir son répertoire d’insulte. Il finit par arriver devant un immeuble vieillot dont la façade grisâtre et nue ne donnait envie ni d’entrer ni de s’approcher.
Il sortit un trousseau de clé de la poche de son manteau rouge et ouvrit l’entrée principale. Il était toujours le premier arrivé, il ouvrait toutes les pièces et ceux qui travaillaient à son service avaient pour ordre de toujours arriver après lui. Si le local était clos, ils devaient rentrer chez eux et se débrouiller pour continuer leur tâche.
Jusqu’à présent personne n’avait eu à sortir des documents de leurs bureaux, il faut dire qu’à trois il était facile de s’organiser rapidement.
L’ancien alchimiste s’attela à la lecture de différents rapports qui lui restait de la veille et de l’avant veille et de l’avant avant-veille etc…Il commençait un peu à comprendre le désespoir de son colocataire lorsque celui-ci songeait à retourner à son bureau, avec, pour l’accueillir, une tonne de paperasse, la plupart du temps peu urgent et d’une totale inutilité.
Une sonnerie stridente le ramena à la réalité. Un coup d’œil à l’horloge lui apprit qu’il avait passé trois heures dans ses papiers, il décrocha le téléphone.
-Oui ?
-C’est le Généralissime.
Edward évalua la stupidité de cette réplique étant donné que son interlocuteur était le seul à avoir accès à cette ligne sécurisé.
-Avez-vous lu le journal ce matin ?
Il se retint d’hocher la tête et lança un « «Mmm » sans conviction. Il voulait oublier ne serait ce que quelques heures que la moitié de ces plan pour les mois à venir venaient d’être accéléré de façon exponentielle.
-Avant que vous ne disiez quoi que ce soit, je dois vous dire que je ne peux rien faire avant d’avoir fait quelques préparatifs primordiaux, anticipa le blond.
Il y eu un silence gêné au bout du fil puis le vieil homme enchaina.
-J’ai reçu une information qui devrait vous intéresser également. Votre élément est à New Optain. Elle prendra le train de cet après midi et sera à Central dès vendredi.
-Faites la changer de train.
-Pardon ?
Edward empoigna un feuillet qu’il parcouru avec attention. Son regard se posa à nouveau sur le cadran, il fit un rapide calcul ; s’il partait maintenant il pourrait y être dans vingt minutes.
-Dites lui de prendre le train pour Resembool. Vendredi… Il devrait être à Est city demain soir au plus tard.
-Pourquoi ne pas lui dire directement ?
-D’une part parce que vous ne m’avez pas donné de numéro auquel la joindre et d’autre part je lui ai déjà envoyé ses instructions.
-Vous allez la mettre au courant pour votre frère ?
Le Généralissime semblait extrêmement surpris.
-Bien sûr que non, gronda son cadet en attrapant son manteau. Il faudrait écarter le Major Amstrong le temps de ce détour. Je doute qu’il apprécie la disparition subite de deux de ses hommes, si on peut dire. Ah, et j’ai besoin d’un appartement proche du bureau, meublé et si possible à ré de jardin.
-Je ne suis pas votre secrétaire Fullmetal.
-Non, mais comme ma secrétaire va vous envoyer cette demande par courrier, elle atterrira sur la pile non urgente et vous l’ouvrirez dans une semaine. J’en ai besoin pour vendredi. C’est une façon comme une autre de gagner du temps.
Sur ce il raccrocha peu soucieux des protocoles. Il salua la jeune femme entourée de livres et les deux hommes enterré sous les rapports de ces dernières décennies et sortit en trombe. En plein milieu des escaliers il stoppa, jura et fit demi tour. Une fois devant son bureau il attrapa le dossier du dessus et redescendis.
Vingt cinq minutes plus tard il atteignit l’hôpital militaire et encore un quart d’heure plus tard on le déposa dans la salle d’attente de l’administration. Une ou deux minutes plus tard il entendit la voix de l’hôtesse d’accueil et de son supérieur.
-Je sais bien monsieur. Mais ce jeune homme à insisté pour le voir.
-On ne va pas voir un légiste pour un bilan de santé, renvoyez simplement ce garçon.
-Il dit qu’il a une autorisation spéciale…
Un homme trapu et la jeune femme le rejoignirent sur ces mots. Le fonctionnaire allait dire quelque chose quand il s’aperçut de qui était le jeune homme en question.
-Mr Elric, mais… mais que faites vous ici ?
Edward lui jeta un regard exaspéré, il n’aimait ni les pertes de temps ni attirer l’attention.
-Oh oui, bien sûr. Je suis confus, je vais appeler le Docteur Knox immédiatement.
-Merci.
L’homme s’enfuit presque tandis que l’hôtesse offrit un sourire désolé à l’adolescent. Ce dernier la gratifia d’un clin d’œil complice et d’un sourire un peu canaille. Il reçu en réponse un rougissement prononcé et la jeune femme bafouilla un « suivez moi » tout à fait attendrissant.
Le bureau du Docteur Knox n’était pas à proprement parlé une salle d’auscultation, mais elle ferait surement l’affaire pour les quelques examens qu’il lui ferait subir.
Il arriva au bout de trois minutes, bougon et agacé qu’on l’ai dérangé dans son travail.
-Qu’est ce que vous faites là ? Je croyais vous avoir dit de disparaître de ma vue avant de m’attirer d’autres ennuis.
Edward sourit, de ce sourire sans joie qui annonçait qu’il allait faire une mauvaise blague à quelqu’un.
-Rassurez vous, je ne suis pas venu vous causer des ennuis.
Il appuya particulièrement sur le « vous », attirant irrémédiablement la curiosité de ce bon docteur.
-Et peut-on savoir à qui exactement vous allez causer des ennuis. Enlevez votre veste et votre tee-shirt.
Le blond s’exécuta docilement. Quand on avait ses antécédents médicaux on apprenait à obéir aux médecins bornés mais efficaces.
-A environ l’ensemble de vos patients.
Le cinquantenaire ricana.
-Il est vrai que les morts ont à craindre de vous.
Sa phrase enferma l’ancien alchimiste dans un état de morosité.
L’aîné s’excusa prudemment tout en examinant son épaule. L’adolescent inspira longuement et précisa qu’il ne s’agissait pas de ce type de patient.
-Et qu’est ce que je dois leur faire ? Respire fort gamin.
Le stéthoscope contre la peau, Edward le dévisagea goguenard.
-Une petite visite de routine papy. Et insiste pour les récalcitrants, j’voudrais pas qu’y en ai un qui tombe malade.
-T’as une liste en tête ?
-Je vous promets qu’ils ne sont pas aussi nombreux que ça en a l’air.
Le médecin se recula et scanna méticuleusement le corps de son patient.
-Je te connais, ils seront peu nombreux mais excessivement encombrant. Et je ne vois pas pour quelle raison je t’accorderais cette faveur…
-Disons que c’est pour le bien d’une connaissance que nous avons en commun.
-Donne-moi ta liste, sale gosse.
Le blond lui tendit le dossier avec un sourire triomphant. Il était inutile de le cacher, Knox savait pertinemment qu’il se faisait manipuler et il se laissait faire de bonne grâce. Il faudrait trouver quelque chose pour le remercier. Il relégua cette action à plus tard, ayant malheureusement d’autres priorités.
-Ne tire pas sur ton bras, la frontière entre le métal et la chair se fragilise, il est peu probable que tu grandisses dans les prochaines années mais vois à utiliser des matériaux moins lourd ou c’est la scoliose à vie. Idem pour ta jambe, bien que tu puisses marcher comme à ton habitude. Evite simplement de passer à travers les murs durant quelques temps.
Edward se rhabilla rapidement et promis qu’il suivrait ses conseils puis il disparu avant que le médecin ne tombe sur la feuille.
-Gamin ! Qu’est ce que c’est que ça ?

Formulaire à remplir pour déclarer son médecin traitant

1 juin 1916
Visite à Briggs devient obligatoire, trop peu d’information.
Amstrong et Miles soutiennent M ? Si non négocier.
Visite Médicale pour Amstrong, Havoc, Mustang, Hawkeye, l’équipe,…
Havoc apte à reprendre service
Changement d’affectation de R et B pendant visite d’Amstrong
R et B en chemin vers Est
Jambe fragile


Décidément je prend du retard, j'espère que vous aimerais ce nouveau chapitre, il m'a fallu un bout de temps avant d'en trouver le titre. ^^